Pièces Jaunes|Publié le 07/01/2016

« Mon combat global, c’est la femme » Ghada Hatem

Ghada Hatem est née au Liban et a étudié au Lycée Français de Beyrouth. A 18 ans, elle quitte son pays en guerre pour entreprendre des études de médecine en France. Médecine, c’était pour elle une évidence car depuis toujours, elle ressentait ce besoin d’accompagner les gens. Un stage en maternité l’a convaincue de devenir gynécologue-obstétricienne, « peut-être, dit-elle, parce que dans cette spécialité, tout finit bien, en général ».

Ghada Hatem est née au Liban et a étudié au Lycée Français de Beyrouth. A 18 ans, elle quitte son pays en guerre pour entreprendre des études de médecine en France. Médecine, c’était pour elle une évidence car depuis toujours, elle ressentait ce besoin d’accompagner les gens. Un stage en maternité l’a convaincue de devenir gynécologue-obstétricienne, « peut-être, dit-elle, parce que dans cette spécialité, tout finit bien, en général ».

Après un passage à Saint-Vincent de Paul et aux Bluets à Paris, puis à l’Hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, elle rejoint la maternité de Saint-Denis, alors en reconstruction. Elle n’a pas opté pour la facilité, mais ce n’est guère son style ! Elle s’est donné un sacré défi que, grâce à son expérience, sa capacité de travail, l’engagement de ses équipes et surtout la conviction de pouvoir améliorer les choses, elle a relevé haut la main, dans cette gigantesque maternité qui accueille plus de 4500 naissances par an. Les femmes qu’elle reçoit en consultation sont pour la plupart en situation très précaire, ont subi des viols, des mutilations sexuelles, des violences de tous ordres. Originaires de plus d’une centaine de pays, elles sont, pour beaucoup d’entre elles, submergées par des difficultés sociales extrêmes et des problématiques liées à leur culture. « Un sous-peuple ! Voilà ce qui me révolte et me donne l’envie de faire de la cause des femmes dans le 93, l’engagement d’une vie ! » explique le Docteur Hatem. C’est un combat de chaque jour, car ce que vivent la plupart de ses patientes est difficilement imaginable. Et, parmi toutes ces violences, il en est une, ancestrale, pour laquelle la maternité de l’Hôpital Delafontaine a décidé d’acquérir une expertise particulière, l’excision. 15% des patientes qu’elle reçoit en sont victimes et c’est aujourd’hui le seul établissement de Seine-Saint Denis à proposer une reconstruction chirurgicale.

C’est pour ces femmes victimes de tant de violences que Ghada Hatem a imaginé un lieu d’accueil, de consultations, de prévention et d’orientation. Ce lieu serait situé à l’hôpital pour plus de visibilité car c’est par l’hôpital que passe l’accès aux soins, et accueillerait le planning familial. Ghada Hatem s’est alors mise en quête de financements pour créer cette Maison des Femmes où toutes ses convictions prendraient forme. Et, tout naturellement, elle a pensé à la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France qui avait déjà financé de nombreux projets à l’Hôpital de Saint-Denis grâce aux collectes Pièces Jaunes. Son appel a été entendu puisqu’une subvention de 50 000 euros lui a été accordée.

En lançant, le 6 janvier 2016, la 27ème édition de Pièces Jaunes à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, la Fondation, toujours dans son rôle de facilitateur en matière d’humanisation de l’hôpital, a voulu témoigner au Docteur Ghada Hatem, Fondatrice de la Maison des Femmes et à l’ensemble des équipes hospitalières, son soutien et ses encouragements pour la réalisation de ce projet novateur.