La Transition : le nouveau défi de la Fondation

Quand de jeunes malades suivis pour une pathologie chronique ou génétique, ont été accompagnés par toute une équipe hospitalière pluridisciplinaire durant leur enfance et leur adolescence, leur arrivée en médecine adulte peut être vécue très douloureusement. C’est pourquoi, la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, fidèle à sa mission de précurseur et d’accélérateur en matière d’humanisation de l’hôpital, s’est lancé un nouveau défi avec la mise au point de son programme Transition Adolescents-Jeunes Adultes.

Il s’agit de permettre le transfert, dans la transmission et la continuité, de jeunes patients du secteur pédiatrie vers le secteur médecine adultes. La Fondation a lancé, en octobre dernier, un appel à projets en ce sens et a reçu 9 dossiers* de très bon niveau. Ce sont, pour la plupart, des établissements de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Necker, la Pitié-Salpêtrière, Robert Debré, Saint Louis et l’Hôtel Dieu mais aussi l’Institut Gustave Roussy de Villejuif et le CHU de Rennes.

Ces projets permettront d’améliorer les conditions de vie, de soins et d’accueil grâce au développement de nouvelles pratiques de prise en charge adaptées à leurs besoins. La Fondation va les soutenir à hauteur de 858 937 euros pour l’ensemble. Elle espère, en retour, que de nombreux hôpitaux, à travers la France, s’en inspireront. C’est pour mettre en œuvre de telles initiatives novatrices et qui répondent à une réelle carence, que la Fondation, au coeur de sa mission, a besoin du soutien de tous.
Le dossier d’appel à projets Transition Adolescents-Jeunes Adultes sera disponible sur notre site à partir du mois de septembre.

*ces projets sont consultables sur le site de la Fondation : www.fondationhopitaux.fr

Prise en charge des adolescents à l’UHA de Verdun

L’Unité d’Hospitalisation pour Adolescents (UHA) du Centre Hospitalier de Verdun-Saint-Mihiel a fait l’objet d’un projet élaboré par le Docteur Lecuivre, chef du service de pédopsychiatrie, suite à une constatation du service des urgences : aucun lieu d’accueil pour les adolescents en souffrance mentale n’existait sur le territoire. L’ouverture s’est faite en Avril 2012.

La filière Adolescent est subdivisée en plusieurs unités de soins : le CMP – l’UHA incluant l’Hospitalisation Complète (5 lits) et des soins de suite sous forme d’accueil en Hospitalisation de Jour (2 places). L’ensemble de la filière se trouve sur le même lieu géographique, en centre-ville. Les moyens dédiés en personnel, locaux et matériel sont communs à l’accueil de jour et l’hospitalisation complète.

L’UHA a pour vocation de prendre en charge, à temps complet, sur le court et le moyen terme (de 2 semaines à 6 mois) les adolescents âgés de 12 à 18 ans du Nord et Sud Meusien (c’est une unité à vocation départementale) présentant des troubles psychiatriques, signes d’une souffrance psychique grave, d’un mal être et d’un mal de vivre important de type psychotique ou névrotique voire des états dépressifs sévères. Tous les adolescents sont consentants pour leur hospitalisation.

Les hospitalisations sont programmées suite à une consultation de pré admission par le médecin responsable de l’unité ou en son absence par un médecin du service de pédopsychiatrie. Le but est de permettre d’évaluer la pertinence d’un projet de soins en milieu hospitalier, afin d’éviter de « psychiatriser » et ainsi de stigmatiser l’adolescent et obtenir, le cas échéant, une alliance thérapeutique avec l’adolescent et ses parents.

Un staff est mis en place tous les jours en semaine avec le médecin, le cadre, le psychologue, et un membre de l’équipe para médicale. Son objectif est d’individualiser et d’adapter les soins pour prendre en compte les observations des professionnels et les évènements de la veille. Une synthèse hebdomadaire est également organisée pour faire le point sur la prise en charge et partager les informations et les projets avec l’ensemble des partenaires sociaux impliqués.

La semaine est séquencée en activités thérapeutiques autour d’un certain nombre de médiations proposées par les infirmiers et ponctuées par la psychothérapie : des groupes de paroles, soins corporels, activités d’art plastique, médiation par l’argile ou la zoothérapie, sport, jeux de société collectifs, écriture, psychodrame et le photolanguage, cuisine thérapeutique, sorties en extérieur…

L’UHA bénéficie également de l’intervention d’autres professionnels internes à l’établissement (diététicienne – addictologue – sexologue) et externes comme les enseignants du second degré.
L’unité fonctionne 24/24 heures et 7 jours sur 7.

Cette réalisation a bénéficié d’une subvention de la Fondation de 138 000 € et de 60 000 € pour une unité mobile qui va à la rencontre des adolescents.

Et « la palme » revient à …

Dans le cadre de ses campagnes de collecte de fonds, la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France organise chaque année, deux prix, le Prix + de Vie, en octobre et le Prix Pièces Jaunes, en janvier*.
Les Prix + de Vie et Pièces Jaunes récompensent les établissements qui se mobilisent activement, lors de ces deux opérations de solidarité, l’une en faveur des personnes âgées, l’autre destinée aux enfants et adolescents à l’hôpital. Cette mobilisation se traduit par l’organisation de divers événements festifs, intergénérationnels, des goûters, des sorties et donne lieu à une communication sur les projets financés par la Fondation.
Pour les Prix + de Vie et Pièces Jaunes, six lauréats sont récompensés, indépendamment des subventions accordées, afin de financer des projets visant à améliorer la qualité de vie des enfants, des adolescents et des personnes âgées hospitalisés.

Par ailleurs, la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France et la GMF organisent en partenariat, depuis 1998, le Prix Hélioscope-GMF, qui récompense cinq initiatives d’équipes hospitalières ayant conduit différents services ou métiers au sein de l’hôpital, à coopérer dans un projet commun au bénéfice du malade.

L’ensemble de ces prix sera remis lors de la cérémonie de remerciements qui se déroulera le mercredi 24 juin 2015 à l’hôtel Scipion et réunira les lauréats, les partenaires, les donateurs et les bénéficiaires.

Lauréat Prix Pièces Jaunes 2015
Grand Prix Pièces Jaunes : 7 700 € : CHU de Dieppe
Prix Coup de Cœur : 1 600 € :  IEM La Forêt à Flers

Lauréats Prix + de Vie 2014
1er Prix : 7 700 euros : EHPAD-Centre Hospitalier du Haut Bugey à Oyonnax
2éme Prix : 3 100 euros : Centre Hospitalier à Bonifacio
2ème Prix ex aequo : 3 100 euros : Hôpital Le Corbusier à Firminy
3ème Prix : 1 600 euros : Hôpital de Sully sur Loire

Lauréats Prix Hélioscope-GMF 2015
1er Prix : 7 500 € : Centre Psychothérapique de l‘Orne à Alençon
2ième Prix : 6 000 € : GH Pitié-Salpêtrière – APHP à Paris
3ème Prix : 4 500 € : Hôpital Antoine Béclère – APHP à Clamart
4ème Prix : 3 000 € : Les Hôpitaux de Chartres
5ème Prix : 1 500 € : CH Annecy Genevois à Pringy

*Les formulaires de participation sont téléchargeables en ligne sur notre site dans l’espace hôpitaux.

Clash back : un simulateur de « prise de tête » entre ados et parents

Partant du constat que cette génération d’ « ados.com » se montrait « de plus en plus réfractaire aux entretiens psy classiques » le Professeur Xavier Pommereau, chef du Pôle de l’adolescence au CHU de Pellegrin à Bordeaux, et son équipe, ont l’idée originale de créer un simulateur de « prise de tête » entre ados et parents, de type serious game (jeu vidéo en 3D, interactif à des fins éducatives).

La Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, grâce aux dons Pièces jaunes, a décidé de s’associer à cette initiative originale en participant au financement du prototype « Clashback –Tattoo or not tattoo », dans le cadre du projet « des images pour la vie » développé par le Centre Abadie de Bordeaux.

Le principe est simple : le jeu simule des situations réelles entre un père « un peu relou » et sa fille Chloé, gothique, anorexique et boulimique, qui veut se faire un tatouage. A chaque réplique sélectionnée par l’ado, la conversation avec l’adulte virtuel prendra une tournure positive ou négative ; le script du dialogue est établi de façon à assigner au personnage adulte des émotions (tension, empathie, colère…) qui influeront directement sur la conversation. Les implications de ses répliques sont discutées avec le soignant ou l’éducateur qui accompagnent l’ado tout au long du jeu.

L’objectif est de disposer d’un support dont la forme permet à l’ado de mieux cerner ce qui se joue dans les relations interpersonnelles, lorsque celles-ci sont tendues et sources potentielles de conflits. Ce jeu doit également permettre de créer un « effet de distance » favorisant le recul et la prise de conscience à un âge où l’impulsivité réduit la réflexion.

Ce prototype expérimental a été testé au Centre Jean Abadie pendant deux ans auprès de plus de 500 adolescents.
Le résultat est positif principalement parce que ce jeu est un réel instrument intuitif et ludique, mais également un outil probant de médiation et d’analyse à visée éducative et thérapeutique. 80 000 € ont été alloués à ce projet.

La création d’Antennes Mobiles : à la rencontre des ados

La Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France compte, parmi ses cinq champs d’intervention, un programme qui lui tient particulièrement à cœur, la prise en charge des adolescents en souffrance. En France, 15% des adolescents se trouvent confrontés à de réelles difficultés. Ces jeunes, qui nécessitent des soins particuliers, sont souvent trop âgés pour les services de pédiatrie, mais pas assez pour être traités dans les services de médecine adulte. Depuis 10 ans, la Fondation a accompagné la création de 60 maisons dédiées et de services spécialisées.

Aujourd’hui, le succès de ces Maisons pour Adolescents aidant, la Fondation fait le pari de se rapprocher davantage des jeunes. En effet, deux obstacles peuvent les dissuader de pousser les portes d’une structure pour adolescents : l‘univers hospitalier, car les maisons des adolescents sont souvent construites dans les enceintes de l’hôpital, mais aussi l’éloignement avec l’une de ces structures, particulièrement dans les régions rurales. La Fondation encourage donc, pour aller au plus près de ces jeunes, la création d’antennes mobiles dépendant des Maisons des Adolescents.

Des équipes d’écoute et de soutien interviennent soit dans un espace neutre (Maison du Département, local mis à disposition par une mairie…), soit dans un véhicule de style monospace, aménagé. C’est le cas de la Maison des Adolescents de la Corrèze qui, implantée à Tulle, Brive et Ussel, a mis en place un dispositif d’antenne mobile afin d’aller au plus près du lieu de vie des adolescents et de leur entourage, dans les villages excentrés. En effet, même si dans ce département la Maison des Adolescents se situe sur les trois agglomérations principales, certains adolescents ne disposent pas toujours de moyens de locomotion pour s’y rendre ; pour d’autres, leur mal-être les conduits au refus de toute forme d’aide. C’est précisément à la rencontre de ces jeunes que se rend l’équipe mobile à bord d’un véhicule adapté, faisant office de bureau, financé par la Fondation à hauteur de 14 750 euros.

Nous avons accompagné financièrement ce même dispositif dans les départements de l’Ile et Vilaine, la Lozère et la Manche. Nous soutenons cette démarche qui consiste à aller vers les jeunes dès les premiers signes alarmants de souffrance, hors des lieux de soins traditionnels. Elle constitue un outil de prévention efficace pour anticiper d’autres interventions et faciliter les orientations vers des structures d’aide et de soins adaptés.

Marseille : création d’une unité de soins intensifs pour ados en crise

Dans le cadre de Pièces Jaunes 2015, Bernadette Chirac, Présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France et son équipe ont effectué, le 22 janvier dernier, un déplacement à l’hôpital Nord de Marseille.

Ce voyage événementiel en IDTGV, partenaire de la Fondation, avait pour but la présentation d’un projet pour lequel Madame Marina Picasso, a fait, via la Fondation, un don de 500 000 euros; il s’agit de l’Unité de Soins Intensifs pour Adolescents.

Ce projet, qui a fait l’objet de réflexions entre plusieurs partenaires et établissements hospitaliers de l’agglomération de Marseille, s’adresse à des 12-18 ans présentant des troubles psychiatriques et du comportement, admis aux urgences. Il consiste en une unité d’hospitalisation de courte durée comprenant 5 lits. Cette unité est dédiée à l’accueil, à l’évaluation des difficultés de l’adolescent et de sa famille et à l’élaboration d’un projet de soins à mettre en œuvre ou à réactiver. Le jeune patient est ensuite orienté vers le service adapté.

Le séjour en unité de soins intensifs est essentiellement conçu comme un moment de mise en mots, d’expression de la souffrance mais aussi de bilan et d’évaluation psychiatrique, psychologique, sociale et scolaire.
Grâce à l’aboutissement d’un processus partenarial interinstitutionnel particulièrement innovant, le fonctionnement de l’Unité de soins intensifs sera assuré par l’équipe du Pôle de Psychiatrie Infanto-juvénile du Centre Hospitalier Edouard Toulouse de Marseille, en partenariat avec l’AP-HM à l’Hôpital Nord où elle est implantée.

L’Unité de soins intensifs apportera une réponse mieux adaptée aux situations d’urgence et une meilleure qualité du parcours de soins Adolescents.

Visite du CHU de Rouen en présence de Bernadette Chirac

Visite du CHU de Rouen en présence de Bernadette Chirac et du chanteur John Mamann. Rencontre avec les parents de la Maison des ados, visite de l’unité de psychopathologie et médecine de l’adolescent, accueil à l’école de l’hôpital et pose de la première pierre de l’extension de l’hôpital de jour pour adolescent. Clôture de l’après-midi autour d’un concert de John Mamann.